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Un plan de soutien à la croissance, d’importants investissements publics, de nouveaux impôts, un déficit contenu. Le budget 2025, version de gauche, commence à se dessiner.
Si le Nouveau Front populaire (NFP) est appelé à gouverner ces prochaines semaines comme il l’espère, ses dirigeants ne veulent pas être pris de court. Dans une telle hypothèse, ils n’auraient sans doute qu’une semaine ou deux pour boucler le projet de loi de finances, à partir du travail effectué depuis des mois par l’administration de Bercy. Aussi certains élus ont-ils passé une partie de leur été à préparer les grandes lignes d’un possible budget.
« Nous sommes en train de travailler sur le sujet et nous serons en mesure d’apporter des rectifications importantes avant le vote du budget », assure Lucie Castets, la haute fonctionnaire de la Mairie de Paris que le NFP souhaite porter à Matignon, dans un entretien à Libération, mardi 20 août.
Côté dépenses, la gauche diverge clairement du gel envisagé par les macronistes ou de la baisse souhaitée plus à droite. « Mener une politique austéritaire dans le contexte actuel me paraît inadapté et irresponsable, juge Lucie Castets. Cela relève du dogme plus que de la logique économique. »
Le socialiste Philippe Brun est sur la même ligne. « Nous ne devons surtout pas renouveler les erreurs commises au début des années 2010, quand la politique budgétaire a durablement cassé la croissance », plaide le député de l’Eure, vice-président de la commission des finances de l’Assemblée nationale. La droite avait alors pris des mesures de rigueur, puis François Hollande, une fois élu à l’Elysée, avait peiné à relancer la machine.
Aujourd’hui, la France connaît encore une croissance faible. Malgré l’effet des Jeux olympiques, elle devrait se limiter à 1,1 % en 2024, selon l’Insee, autant qu’en 2023, alors que le ralentissement de la Chine, moteur de l’économie mondiale depuis des années, suscite des craintes dans le reste de la planète.
Le projet élaboré avec quelques experts par Philippe Brun vise donc à soutenir la croissance en engageant un plan de relance à l’occasion du prochain budget. D’inspiration keynésienne, ce plan ciblé sur les investissements et les infrastructures pourrait atteindre 10 milliards d’euros. « Investir dans la transition écologique, la santé, l’éducation, les transports de proximité, oui, on ne peut qu’y souscrire », applaudit Christine Arrighi, députée écologiste de Haute-Garonne. Le projet doit encore être discuté par les parlementaires socialistes qui se retrouveront le 29 août pour leur université d’été à Blois. Il faudra aussi l’harmoniser avec les réflexions des autres composantes du NFP, La France insoumise, le Parti communiste et les Ecologistes, ce qui pourrait se révéler délicat au regard des dissensions persistantes au sein de la gauche, notamment sur l’économie.
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